Randonnée : faire le chemin Bibracte – Alésia

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120 km, pour randonneurs avertis

Ce sentier culturel reliant deux imaginaires liés à la Guerre des Gaules, à Jules César et Vercingétorix, vous emmène des hauteurs de la ville gauloise de Bibracte jusqu’à l’oppidum d’Alésia.

Un balisage spécifique « Bibracte – Alésia »

Comme tout chemin, le Bibracte-Alésia a son marquage, mais celui-ci est spécifique : ses couleurs sont bleu et jaune pour le différencier des GR que parfois il emprunte (GR.13 et GR tour du Morvan).

Jalon de rappel de l’itinéraire en complément des bandes bleue et jaune.
Jalon de rappel de l’itinéraire en complément des bandes bleue et jaune.

Marcher n’est pas qu’une activité physique consistant à se déplacer et à changer d’espace. Pourquoi ne pas aller plus loin, dans tous les sens du terme et se déplacer aussi dans le temps ?
En procédant ainsi, on ajoute l’histoire à la géographie et l’on conjugue tout au long des chemins les voix de l’horizon et de la mémoire. Car les chemins sont faits pour nous mener bien au-delà de l’immédiat.

Dans le cas présent, l’itinéraire qui relie Bibracte et Alésia débute et se termine en deux lieux essentiels de notre plus ancienne histoire. Des hauteurs de Bibracte avec ses hêtres séculaires jusqu’à l’oppidum d’Alésia, il traverse les moments forts de notre histoire gauloise mais aussi, à travers l’Autunois et l’Auxois, les paysages travaillés, familiers de notre présent.

Les silhouettes d’aujourd’hui s’y mêleront aux ombres gauloises et les grands ensembles ruraux aux vestiges gallo-romains dont ils occupent très souvent l’emplacement. Mais les jalons ne manqueront pas, au long du parcours, pour essaimer des siècles et des monuments différents : pour aller de la Gaule à la Gaule, on y traversera le Moyen-Âge, la Renaissance et parfois le Grand Siècle, de Précy-sous-Thil à Bussy-Rabutin, après les forêts du Morvan et les ondulations placides de l’Auxois. On arpentera ainsi une France en réduction, on découvrira une histoire exhumée, on rencontrera l’hospitalité du présent. Et si d’aventure, dans la complicité d’un gîte d’étape ou sur les rebords d’un talus, vous rencontrez Vercingétorix, surtout ne l’ébruitez pas…..

Jacques LACARRIERE, Préface guide les chemins de l’histoire Bibracte-Alésia

Un itinéraire culturel important

Cet itinéraire a été inauguré le 29 juin 1996. Le sentier Bibracte-Alésia est le fruit d’une collaboration entre de nombreuses structures publiques et privées. Ce chemin, traversant le Morvan et l’Auxois est riche de nombreux vestiges et mythes datant de l’Antiquité, retrouvez ci-dessous ces différents lieux qui jalonnent le chemin d’Autun, Bibracte à Alésia.

Autun – Augustodunum

Fondée par les Romains en -15 sous le règne d’Auguste, comme « Augustodunum » « sœur et émule de Rome » (Roma celtica, soror et aemula Romae), capitale gallo-romaine des Éduens, elle était destinée à remplacer Bibracte.
Augustodunum signifie La forteresse d’Auguste. « Dun » est un toponyme celtique, il signifie forteresse et secondairement colline. Latinisé en dunum.
La création d’Autun attira les populations environnantes et notamment les habitants de Bibracte, l’oppidum éduen tomba peu à peu dans l’oubli.
Évêché dès l’Antiquité, Autun a été une cité prospère et un centre culturel influent.
Prise par Julius Sacrovir (Sacroviros) en l’an 21, elle fut le foyer de la révolte de ce Gaulois, qui se tua aux environs. Au IIIe siècle, elle fut assiégée durant sept mois, prise et détruite par l’usurpateur Victorinus en 270 et rebâtie au siècle suivant par Constantin.

la légion à la porte Saint-André
Porte Saint-André

Bibracte

De tout temps, le mont Beuvray a fait l’objet d’une fréquentation humaine importante, Bibracte devint la capitale des Éduens. Développé à la fin du IIe siècle et au Ier siècle av. J.-C., centre du pouvoir de l’aristocratie éduenne (économique, politique et religieux), Bibracte était aussi un important lieu d’artisanat et de commerces où se côtoyaient mineurs, forgerons et frappeurs de monnaies.
Vercingétorix y fut proclamé chef de la coalition gauloise en 52 avant J.-C. et Jules César y acheva la rédaction de ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.
Bibracte est pourtant abandonnée à peine plus d’un siècle après sa fondation, au profit d’Augustodunum (Autun), édifiée à 25 kilomètres du mont Beuvray, à partir de la fin du 1er siècle avant J.-C.
Situé sur la commune de Saint-Léger-sous-Beuvray (Saône-et-Loire) dans le Morvan au sommet du mont Beuvray, aujourd’hui, Bibracte est un site de référence pour l’étude de la civilisation celtique.
L’origine du mot Bibracte est encore assez mal connue. Ce terme est peut-être issu du celtique bibro- / bebro- (bièvre, castor) suivi du suffixe collectif -akti (cf. irlandais, gallois akta) ou du latin biffractus (doublement fortifié)

Teureau de la Wivre

(Theurot de la Vouivre)

Est l’un des 3 sommets du Beuvray surmonté d’une pierre d’origine volcanique, qui semble jaillir du plus profond du Beuvray, est le support de récits populaires.
La Wivre, créature traditionnelle des contes de Bourgogne et de Franche-Comté, mi-femme mi-serpent, porte sur le front un superbe grenat. Elle cache dans son antre des trésors dérobés : or, pierres précieuses… qu’elle ouvrirait et étalerait au soleil le jour de Pâques. Est-ce la mémoire des richesses minières du Morvan ?
Depuis le XIXe siècle, on veut y voir le lieu où Vercingétorix fédéra les peuples gaulois.

Les sources de l’Yonne

Situées au pied du mont « Preneley », les sources de l’Yonne se présentent sous la forme d’eau diffuse dans un pré spongieux. La formation des tourbières des sources de l’Yonne remonte à environ 12 000 ans, une végétation spécifique propre aux milieux humides s’y est développée. Des restes de ces temps anciens, espèces végétales et animales y subsistent parmi lesquelles : le « fadet », papillon des tourbière et la « rossolis » à feuille ronde.
Des sondages archéologiques ont révélé un ensemble culturel à plusieurs enceintes concentriques datant de la « Tène finale » (contemporain à l’essor de Bibracte). Sans doute inscrits dans une vaste zone d’habitat, ils ont montré les fondations de trois temples de type Fanum.
Rivière aux grandes possibilités marchandes mais aussi sujette à de brusques colères, l’Yonne a été divinisée très tôt, en déesse Icauna (Ica onna ou Ica-ona). Nom dans lequel on trouve le radical hydronymique pré-celtique ic- ou ica-, suivi du suffixe bien courant -onna, eau.

Arleuf – Théâtre gallo-romain des Bardiaux

Situé au cœur du Morvan, sur la commune d’Arleuf dans la Nièvre, au lieu-dit Les Bardiaux, le théâtre gallo-romain des Bardiaux fut édifié à la fin du IIe siècle. Le nom antique de la bourgade n’est pas précisément connu, peut être Boxum (situé sur la Table de Peutinger) et constituait une halte sur les voies romaines reliant Orléans à Autun (via Entrains et Compierre), et Gergovie à Alésia.
Le théâtre mesure 45 mètres de long sur 40 mètres de large et possède 6 terrasses concentriques tenant lieu de gradins. Son périmètre était défini par un mur de 50 cm d’épaisseur, pour une hauteur variant de 40 à 60 cm, et possédait un orchestre d’un peu plus de 9 mètres de rayon.
Ce théâtre rural devait avoir une capacité d’accueil de 600 à 700 places et devait également servir de lieu de réunions publiques, et peut-être de rituels.
Les céramiques et monnaies retrouvées sur le site permettent de penser qu’il fut abandonné au milieu du Ve siècle.
Une statuette de 16 cm de haut (déesse de l’Abondance), découverte sur le site et baptisée la Dame des Bardiaux est visible au Musée Rolin d’Autun.
Ce théâtre gallo-romain fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 8 décembre 1975

la sortie d'Arleuf
la sortie d’Arleuf

Source de la Cure

Situé à 725m d’altitude, sur la commune d’Anost et en amont du lac des Settons, la Cure est un affluent de l’Yonne long de 112 km. Se faufilant sous des voûtes de feuillage ou entre des gorges sauvages, la Cure connait une vie torrentueuse dans sa traversée du Morvan. Le charme bucolique de ce paysage, dément la légende du “pays noir” qui faisait du Morvan une terre inhospitalière.

Anost – Les Miens, le chemin des Poterons

Souvenir de l’antiquité, le chemin des Poterons, dit «chemin gaulois » à Anost était une étape de la voie Bibracte à Alésia. Ce « chemin gaulois des Poterons » est situé sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Seine et celui de la Loire.

Le canal du Touron

Long de 500 m, large de 20m et profond 10m environ, la construction de cette immense tranchée a traditionnellement été attribuée aux Romains. Elle a été utilisée au cours des derniers siècles comme retenue d’eau. La voie Bibracte – Alésia traverse la digue de cette sorte d’étang artificiel, qui s’écoule en direction de l’ouest, vers l’Yonne. Mais il pourrait aussi s’écouler vers l’est, par le ruisseau des Malpeines, sur la rivière de la Celle, bassin versant de la Loire.
Le canal du Touron se trouve en effet sur la ligne de partage des eaux. Comme un canal supposé romain (long d’une dizaine de kilomètres) capte les eaux de la Celle pour les amener sous les murs d’Autun, on a pensé que le « canal » du Touron était également un ouvrage gallo-romain destiné à renforcer le débit de la Celle en lui apportant les eaux du Haut Morvan. Le percement du côté de l’Yonne ne serait intervenu que beaucoup plus tard dans le but d’apporter une eau supplémentaire pour le flottage du bois jusqu’à l’Yonne.

Les fontaines salées

La voie Bibracte-Alésia franchit le ruisseau des « fontaines salées » qui sert de limite entre les départements de la Nièvre et la Saône et Loire, arrivant sur la commune d’Anost.
Les sources des fontaines salées jaillissent du sable et fournissent une eau très pure. C’est de ce sable qu’elles tirent leur nom, à l’origine « sablées » qui suite à une erreur de transcription, le B est devenu L. le cadastre de 1827 en porte la trace, en écrivant « fontaines sallées ».

Alligny en Morvan

Nom d’origine celtique Alligny (Al : élévé et Igni : feu, indiquerait la présence d’un oppidum gaulois, appelé Aligneium encore en 1280. Y subsistent quelques traces de vestiges gaulois et gallo-romains (substructions, poteries, monnaies).

Alligny-en-Morvan
Alligny-en-Morvan

Pierre-Ecrite

” Pierre Ecrite” est le nom d’un hameau de la commune d’Alligny-en-Morvan. Il est situé sur le tracé du chemin de Bibracte à Alésia, et doit son nom à une stèle gallo-romaine qui se dresse sous un tilleul du hameau et sur laquelle sont sculptés cinq personnages.
D’origine gauloise ou gallo-romaine, elle n’a pas livré tous ses secrets : Cette pierre funéraire représente-elle une famille : Le père, la mère et à leurs pieds trois enfants, un riche couple et leurs employés ou bien une famille de bûcherons dont l’un d’eux est armé d’un coutre de fendeur ? A sa base peut-être quelques lettres grecques en usage chez les druides Gaulois.
Selon l’archéologue J-G Bulliot : les cinq personnages représenteraient une famille de bûcherons. L’un de ces personnages tiendrait un coutre de fendeur alors qu’un autre fabriquerait une boule de bois sur un tour afin d’en tirer, en la partageant, deux écuelles de bois.

Saint martin de la mer

Une explication sur l’étymologie datant des érudits d’autrefois, qui voyaient dans le mot mer une évocation de la déesse mère gallo-romaine si souvent représentée sur les nombreuses stèles découvertes sur le territoire de la commune. La plupart sont conservées au musée de Saulieu. De plus, le grand adversaire du paganisme gallo-romain, Saint Martin est le protecteur de la paroisse, d’où le double vocable donné à la commune, celui de « Saint Martin » et celui principal hameau, « La Mer ».

Saulieu

Saulieu situé sur la Via Agrippa se dénommait à l’époque gallo-romaine Sidolocus ou Sidis Locus et profitait de sa situation privilégiée entre Aballo (Avallon) et Augustodonum (Autun).

arrivée à Saulieu
Saulieu

Précy-sous-Thil

Mentionnée au XIIème siècle comme “Pressiacum”, le nom d’un gallo-romain nommé « Prisc(i)us », pourrait être l’origine de Précy sous Thil.

Sainte isabelle

La voie romaine de Saulieu passait à proximité de ce hameau, le tracé Bibracte Alésia l’emprunte sur environ 3km.

Nan sous Thil - Thil la Ville

Vic sous Thil

Jouxtant la butte de Thil, se dresse une colline boisée. Avant le VIIème siècle, elle s’appelait la « montagne de gargantua ». Cette montagne était probablement un lieu de culte pré celtique. Dans sa campagne d’évangélisation l’Eglise lui a habilement substitué le nom de « Mont de Dieu ».

La Butte de Thil

Butte de Thil / Sainte ColombeSurnommée la sentinelle de l’Auxois, La Butte de la Thil est l’un des plus beaux belvédères de la région. Comme Vic sous Thil, non loin, il s’agit certainement d’un lieu de culte d’origine pré celtique.
Une légende liée à saint Eutrope, rapporte « qu’à l’occasion de la fête de saint Eutrope, le « seigneur du brouillard » transportait sur la butte, à l’aide d’une petite voiture attelée par quatre béliers, une feuillette de vin de son cru. Et chacun buvait selon son plaisir ».
Cette légende prend ses racines dans la mythologie antique et Bacchus semble bien être le « seigneur du brouillard » accompagné de son cortège dionysiaque.

Le château de Thil

Le château succède à un oppidum gaulois, mais le site semble être occupé bien avant l’époque gauloise. Des foyers et des céramiques ont été découvertes au niveau des fondations de l’ancien château et semblent dater de la fin de l’âge du bronze.

Brianny

Appellation d’origine gallo-romaine probablement du nom d’un gaulois : Briannos ou Briennus.

Braux

D’origine celtique le site Gallo-romain de la croisée apparaît vers 50 avant J.-C pour disparaître des grandes invasions à la fin du IIIème siècle.

Flavigny-sur-Ozerain

En 52 avant J.C., après le siège d’Alésia, un général de Jules César et vétéran Romain nommé Flavinius, se voit offrir une terre, formée d’une colline où sera bâtie peu après la cité de Flavianiacum, aujourd’hui Flavigny-sur-Ozerain.

Camp de César

Un des camps établis par Jules César en -52, lors du siège d’Alésia.

Alise sainte Reine – Alésia

Alésia est un oppidum gaulois de la tribu des Mandubiens, dont le nom est basé sur la racine « ales » signifiant précisément escarpement, falaise.
Alésia a été le théâtre de la bataille décisive de la Guerre des Gaules qui opposa Jules César à la coalition gauloise menée Vercingétorix en 52 av. J.-C.

Le parcours

Parcours de randonnée du chemin Bibracte - Alésia

Pour plus d’informations, vous pouvez visiter la page dédiée aux randonneurs du parc archéologique de Bibracte

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